Fin mars 2018, je me suis appliqué à reproduire ce premier dessin de Degas. Je sais déjà que j'en travaillerai d'autres.
D'abord, il fallait respecter l'esprit. Il fallait que ça "sonne" Degas. Dès que j'ai compris son système de lignes verticales plus ou moins sombres, le dessin s'est mis à ressembler à un Degas. Ensuite j'ai trouvé dans cet exercice beaucoup des traits de génie du peintre.
Rien de tel que de copier un grand maître de la période impressionniste pour apprendre à se lâcher, à transmettre de la réalité une ambiance, des formes et des lumières, et ne plus s'attacher à la stricte imitation de la nature.
La composition, les lignes, les courbes aussi. Comment styliser, simplifier le réel, tout en faisant naître une harmonie de lignes et de courbes.
Dans cet exercice de prise en compte de la composition, du style, de la simplification, j'ai compris aussi comment Degas et ses contemporains annonçaient Gauguin, Cézanne et Picasso.
Enfin et surtout, la lumière. Chez Degas, souvent, la lumière crie, se matérialise. Degas, se battant avec sa cécité et mettant toute la lumière qu'il ne voyait pas dans ses dessins et dans ses toiles ! Comment aurait il pu résister aux nuages blancs et lumineux de ces tutus, s'agitant, courant, tourbillonnant. Degas, cet amoureux de la lumière qui le fuyait, ne pouvait pas ne pas peindre la danse.