Aujourd'hui, c'était vraiment le printemps à Paris, record saisonnier atteint, 21° celsius. Ça y est le printemps est officiellement lancé !
Alors forcément, j'ai commencé la journée par une bonne séance de muscu plus une de Yoga. (vous allez voir pourquoi je dis ça après... patience)
Ensuite, en bon petit parisien que je suis redevenu, direction les Tuileries, et là challenge : dessiner la foule des gens sur l'herbe... Heuu !
Ça c'est la faute à Don Colley, parce que j'ai vu un de ses dessins fait dans un parc avec des gens assis sur l'herbe, alors j'ai eu envie de m'attaquer au défi aussi.
En fait c'est juste un moyen de s'occuper intelligemment en bronzant. D'ailleurs j'ai vu mon premier homme torse nu (à gauche près de la pliure) et ça m'a permis de travailler un peu d'anatomie et de style à la Michel-Ange... Et puis j'ai fait ça sur un beau carnet à papier blanc, histoire d'avoir de l'espace et du beau papier blanc (même si le scan l'a rendu tout gris...)
je crois que ça m'a pris 3 heures, ce qui fait que ce soir, j'ai la superbe mine d'un gars qui serait allé au ski.
Ça m'a demandé beaucoup de concentration car les gens bougent énormément et il faut savoir saisir une attitude en quelques secondes, parce que quelques secondes plus tard, c'est foutu, la personne a déjà changé de position. C'est fou ce que les gens ont la bougeotte...
Ça m'a rappelé Delacroix qui disait :
_"Si vous n’arrivez pas à dessiner un homme qui tombe d'une fenêtre avant qu'il ait touché le sol, vous ne pourrez jamais faire des toiles de très grand format."
Voilà, c'est ça, faut dessiner super vite et ça demande une concentration de fou. En plus dessiner assis quand on n'est pas souple du bassin comme moi c'est super dur. Les jambes allongées et le carnet dessus ça me demande des abdos (deuxième séance de muscu de la journée) et les jambes en tailleur avec le carnet devant ça demande de la souplesse du dos (deuxième séance de Yoga).
Mais le plus drôle quand on dessine trois heures hyper concentré en prenant des positions inconfortables, c'est qu'on tombe comme en hypnose. A un moment vous ne captez plus les gens autour de vous. Et à la fin j'ai commencé à dessiner à genou, à me mettre debout pour voir le dessin de haut, et à faire des retouches accroupi. J'ai surpris le regard un peu inquiet d'une jeune femme dans le groupe d'en face.
Y avaient des gens qui venait voir le dessin mais j'étais tellement dedans qu'ils ont compris qu'il ne fallait pas me parler. De temps en temps, je voyais juste une paire de pompes à côté du dessin...
Finalement, les gens en face n'ont pas dû me trouver si fou que ça et ils ont dû aimer, sinon le dessin, du moins la performance, parce qu'il y a un gars qui m'a demandé s'il pouvait me prendre en photo en train de dessiner. Bon, je sais pas où va atterrir la photo, peut être sur une page Facebook quelconque pour se moquer de moi, mais comme le ridicule ne tue pas, je risque d'être toujours vivant demain...
Et de toute façon, je m'en fiche éperdument, parce que trois heures de yoga-dessin sous le premier soleil de printemps, ça vous met dans une Zenitude, dans une coolitude... Même pas énervé par les touristes qui marchent à deux à l'heure en revenant en marchant jusqu'à Chatelet par la rue de Rivoli... c'est pour dire...