Suite à mon précédent article sur la recherche de l'esprit du Quattrocento, je continue à travailler les visages en me focalisant sur le rendu des expressions en essayant de rester fidèle à l'original et en me focalisant sur ce qui fait l'unicité du courant toscan de l'art de la première renaissance italienne : langueur, douceur et grâce.
Je m'attache aussi à bien observer comment les artistes du Quattrocento s'évertuaient à insister sur le relief du visage dans les dessins préparatoires à leurs peintures. J'expliquais dans le dernier article comment la sculpture joue un rôle primordial dans l'art pictural de la renaissance, en relatant par exemple qu'un des exercices de l'apprenant dessinateur était de faire des dessins de sculptures.
J'ai repris à nouveau la Sibylle de Delphes de Michel-Ange, peinte sur une des voûtes de la chapelle sixtine. Je l'ai fait pour plusieurs raisons :
Dans ma précédente version du dessin de la Sibylle de Delphes j'avais un cadrage large et on voyait les personnages en arrière plan à côté de celui de la Sibylle. Bien que le dessin était sur un format assez grand (presque un A3), la surface réservée au visage était assez réduite et je n'ai pas pu rendre ce que j'aurais voulu sur un format de cette taille. Il me manquait de la précision. J'ai donc repris le dessin du visage sur un format plus grand et sur un meilleur papier qui me permette de gommer à volonté sans abimer irréversiblement le papier.
Dans ma précédente version, j'ai, pour le visage, utilisé plusieurs crayons de couleurs en essayant de me rapprocher des couleurs de la peinture, tout en restant modéré dans le choix des couleurs pour que le dessin reste à l'état d'étude et ne soit pas trop proche du rendu de l’œuvre de Michel-Ange.
Pour cette version, je suis allé plus loin, j'ai travaillé avec un seul crayon, pour que cette version ressemble vraiment à une étude, un dessin préparatoire pour une peinture comme le faisaient les artistes de la renaissance.
Je projette d'ailleurs de reprendre plusieurs œuvres peintes par Michel-Ange ou d'autres artistes de la renaissance et de refaire cet exercice de recréation du dessin préparatoire qui a disparu depuis.
J'ai eu beaucoup de plaisir à retravailler cette version du visage de la Sibylle de Delphes. J'aime ce visage de Michel-Ange et je ne suis pas le seul artiste aux vues des nombreux essais de reproduction que je peux voir sur Internet.
C'est un des seuls visages de Michel-Ange à ma connaissance qui se distingue pas cette douceur, cette candeur. D'habitude Michel-Ange c'est la "terribilità" et Raphaël, la "maniera dolce", mais avec ce visage, on dirait que Michel-Ange a fait du Raphaël.
D'autre part, ce qui me fascine dans ce dessin, c'est comme je le disais précédemment la complexité de l'expression. On ne sait pas trop bien si la Sibylle est intriguée, ou agacée, ou inquiète. On ne sait pas très bien si sa bouche sourit ou si elle exprime l'étonnement ou la contrariété.
Essayer de rendre ceci dans la copie de la peinture était un défi.
Je m'attache aussi à bien observer comment les artistes du Quattrocento s'évertuaient à insister sur le relief du visage dans les dessins préparatoires à leurs peintures. J'expliquais dans le dernier article comment la sculpture joue un rôle primordial dans l'art pictural de la renaissance, en relatant par exemple qu'un des exercices de l'apprenant dessinateur était de faire des dessins de sculptures.
D'après Michel-Ange, Sibylle de Delphes détail - crayon de couleur
(Marc Charmois étape intermédiare - 2015-03-26)
(Marc Charmois étape intermédiare - 2015-03-26)
D'après Michel-Ange, Sibylle de Delphes - crayon de couleur
(Marc Charmois - 2015-03-27)
(Marc Charmois - 2015-03-27)
J'ai repris à nouveau la Sibylle de Delphes de Michel-Ange, peinte sur une des voûtes de la chapelle sixtine. Je l'ai fait pour plusieurs raisons :
Dans ma précédente version du dessin de la Sibylle de Delphes j'avais un cadrage large et on voyait les personnages en arrière plan à côté de celui de la Sibylle. Bien que le dessin était sur un format assez grand (presque un A3), la surface réservée au visage était assez réduite et je n'ai pas pu rendre ce que j'aurais voulu sur un format de cette taille. Il me manquait de la précision. J'ai donc repris le dessin du visage sur un format plus grand et sur un meilleur papier qui me permette de gommer à volonté sans abimer irréversiblement le papier.
Dans ma précédente version, j'ai, pour le visage, utilisé plusieurs crayons de couleurs en essayant de me rapprocher des couleurs de la peinture, tout en restant modéré dans le choix des couleurs pour que le dessin reste à l'état d'étude et ne soit pas trop proche du rendu de l’œuvre de Michel-Ange.
Pour cette version, je suis allé plus loin, j'ai travaillé avec un seul crayon, pour que cette version ressemble vraiment à une étude, un dessin préparatoire pour une peinture comme le faisaient les artistes de la renaissance.
Je projette d'ailleurs de reprendre plusieurs œuvres peintes par Michel-Ange ou d'autres artistes de la renaissance et de refaire cet exercice de recréation du dessin préparatoire qui a disparu depuis.
J'ai eu beaucoup de plaisir à retravailler cette version du visage de la Sibylle de Delphes. J'aime ce visage de Michel-Ange et je ne suis pas le seul artiste aux vues des nombreux essais de reproduction que je peux voir sur Internet.
C'est un des seuls visages de Michel-Ange à ma connaissance qui se distingue pas cette douceur, cette candeur. D'habitude Michel-Ange c'est la "terribilità" et Raphaël, la "maniera dolce", mais avec ce visage, on dirait que Michel-Ange a fait du Raphaël.
D'autre part, ce qui me fascine dans ce dessin, c'est comme je le disais précédemment la complexité de l'expression. On ne sait pas trop bien si la Sibylle est intriguée, ou agacée, ou inquiète. On ne sait pas très bien si sa bouche sourit ou si elle exprime l'étonnement ou la contrariété.
Essayer de rendre ceci dans la copie de la peinture était un défi.
Auparavant, j'avais reproduit cette esquisse de Michel-Ange. Je n'ai pas réussi à retrouver dans quel musée se trouve l'original. C'est un dessin attribué à Michel-Ange que je trouve souvent sur Internet et qui est censé être une des œuvres des premières années.
Comme souvent avec Michel-Ange le personnage est robuste, compact, râblé, comme prévu pour être taillé dans le marbre. Quand je recopie un Michel-Ange, je l'allonge systématiquement. J’élonge les lignes et les formes.
J'aime beaucoup l'original, l'harmonie des courbes, comme elles répondent les unes aux autres. J'aime aussi beaucoup comme il a stylisé la bouche. Comme dans d'autres dessins de Michel-Ange, on retrouve la complexité de la coiffe.
Contrairement à la Sibylle de Delphes, le précédent dessin, on retrouve plus la "terribilità" dans ce dessin, la mise en avant de la structure de la tête, du cou, les contrastes entre les parties sombres et lumineuses. Plus que la Sibylle, ce dessin invoque et évoque la sculpture.
Malgré tout, j'ai essayé dans le dessin de la Sibylle de Delphes, quoique tout en douceur de me focaliser sur le relief, l'aspect sculptural du visage. C'est pour cela que j'ai choisi le monochrome. Je n'y serai peut être pas parvenu si je n'avais fait ce dessin avant.
Comme souvent avec Michel-Ange le personnage est robuste, compact, râblé, comme prévu pour être taillé dans le marbre. Quand je recopie un Michel-Ange, je l'allonge systématiquement. J’élonge les lignes et les formes.
J'aime beaucoup l'original, l'harmonie des courbes, comme elles répondent les unes aux autres. J'aime aussi beaucoup comme il a stylisé la bouche. Comme dans d'autres dessins de Michel-Ange, on retrouve la complexité de la coiffe.
Contrairement à la Sibylle de Delphes, le précédent dessin, on retrouve plus la "terribilità" dans ce dessin, la mise en avant de la structure de la tête, du cou, les contrastes entre les parties sombres et lumineuses. Plus que la Sibylle, ce dessin invoque et évoque la sculpture.
Malgré tout, j'ai essayé dans le dessin de la Sibylle de Delphes, quoique tout en douceur de me focaliser sur le relief, l'aspect sculptural du visage. C'est pour cela que j'ai choisi le monochrome. Je n'y serai peut être pas parvenu si je n'avais fait ce dessin avant.