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Parc du Château de Rambouillet

Thursday, October 10, 2024

Huile sur panneau entoilé. 30 cm x 60 cm.

Après la magnifique journée de Samedi 5 octobre où j'ai peint le jardin du Luxembourg en plein air, la météo a été désastreuse. Nous avons essuyé les restes de la tempête tropicale Kirk. Le temps était doux pourtant Dimanche et j'ai pensé peindre en plein air à l'abri de la pluie. Cependant, les jours suivants, il y avait beaucoup de vent et le véritable ennemi du peintre plein air, ce n'est pas la pluie, mais le vent.
Donc j'ai peint en atelier. C'est bien d'alterner les deux. Je préfère peindre plein air car je peux sortir une toile d'un format respectable en une journée. En plein air on est à fond sur le travail et motivé pour quitter le site avec une oeuvre finie. En atelier, c'est plus dur. En pelin air, le temps se contracte, en atelier, il se dilate.
J'avais commencé ce travail il y a plusieurs semaine. Peindre devant le grand écran de la télé. On a presque l'impression d'être en plein air. Sur le sofa, revêtu d'une grande bâche, c'est plus confortable.
Cependant, justement, j'aime le côté physique de la peinture plein air qui en fait une activité complète. On se dépense à aller sur site avec tout le matériel et à piétiner, debout, devant la toile pendant des heures.

J'ai mis le documentaire de France TV, "Les Trésors des plus Beaux Jardins Français", sur pause, à 32 minutes et 4 secondes, et j'ai peint.
Le premier travail m'avait pris des heures il y a plusieurs semaines. Là, j'ai fini la toile en deux courtes séances de quelques heures. J'ai fait des progrès.
J'avais choisi cette image pour la lumière, le côté ensoleillé du paysage, et aussi, parce que la vidéo avait mis le focus sur le premier plan qui est très net alors que les plans plus profonds sont complètement flous.
ça m'obligeait à travailler le flou. J'ai un mal de chien à m'abstenir de peindre les détail. Là, j'étais tranquille, sur la majorité de l'image, floue, il n'y en avait plus.
Peindre le flou demande d'utiliser des teintes très proches, de bien lisser la peinture avec la brosse. La peinture se matifie d'elle même et on obtient le rendu des impressionnistes.
Au premeir plan, j'ai à peine esquissé le pont de pierre avec de la peinture très diluée à la thérébentine. Quelques coups de pinceaux très enlevés, bien visibles. J'aime bien laisser un côté esquisse sur la toile alors que les autres parties sont bien fignolées. Même si le travail est réaliste, il faut laisser quelqques coups de pinceaux bien visibles sans quoi on est dans l'imitation de la photo et plus dans la peinture. Tout l'art consiste à savoir où et comment on laisse ces grands coups de pinceaux pour que ça reste hardi et élégant à la fois.
Je regarde le tableau posé sur le meuble télé aujourd'hui et j'y vois l'influence de Berthe Morisot. Les couleurs, la clarté, et je m'aperçois que ce pont à peine esquissé c'est à l'influence de Berthe Morisot que je le dois. C'est drôle de constater à quel point, que, quand on peint, on est plongé dans un état second, et les idées, les décisions, prises en pleine action, trouvent leurs justifications après coup, quand on est "redescendu" et qu'on se met à se détacher de la toile, à la contempler.